Le saviez vous ?
4 nouveaux retraités sur 10 étaient sans emploi l’année précédant leur départ à la retraite ! En France, le taux d’emploi des séniors est particulièrement faible en France (32,7%) par rapport à nos pays voisins notamment l’Allemagne (plus de 60%). Ces chiffres sont d’autant plus inquiétant qu’un chômage quelques années avant votre départ à la retraite peut avoir des conséquences négatives sur votre pension de retraite… Si vous êtes au chômage et que vous avez plus de 55 ans, il existe 5 principales règles à connaître afin d’en limiter l’impact sur votre future retraite en protégeant votre durée de carrière et votre nombre de trimestres total.
Ressource officielle Service public 2021 : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publications/les-seniors-et-le-marche-du-travail
Règle numéro 1 : chômage et retraite anticipée
Si vous avez commencé à travailler avant 20 ans, vous pouvez, sous certaines conditions, partir en retraite avant l’âge légal de 62 ans, c’est-à-dire pour carrière longue. Les conditions dépendent des facteurs suivants : avoir cotisé 5 trimestres avant 20 ans pour un départ a 60 ans et 5 trimestres avant 16 ans pour un départ a 58 ans. En cas d’éligibilité à la retraite anticipée, nous vous conseillons de négocier un licenciement à 59 ans et surtout pas avant. Pourquoi ? simplement parce que vous serez indemnisé 1 année, et que pour le décompte des trimestres vous permettant d’être éligible à la retraite anticipée vous n’avez droit qu’à une seule année de chômage. soit 4 trimestres qui seront retenus dans le calcul de votre retraite. Vous partirez ensuite à la retraite à 60 ans pour carrière longue si vous avez validé le nombre de trimestres nécessaires.
Règle numéro 2 : Passez à temps partiel
Si vous n’êtes pas éligible au départ à la retraite anticipée au titre de la carrière longue et que vous souhaitez quand même ralentir votre activité, vous pouvez passer à temps partiel. L’intérêt ? vous continuez à obtenir des trimestres mais l’inconvénient, c’est qu’il faut prendre en compte la baisse de votre montant de cotisations et par conséquent de vos droits de retraite futurs. Cette étape peut être un mal nécessaire et transitoire avant d’être indemnisé au chômage qui vous emmènera jusqu’à la retraite à taux plein. La durée d’indemnisation initiale étant limitée à 36 mois, passer à temps partiel permettrait d’ajuster votre départ à la retraite.
Règle numéro 3 : Cotisez de façon volontaire
Si votre licenciement devait intervenir avant vos 58 ans, vous ne pourriez pas bénéficier de la poursuite de l’indemnisation chômage au-delà de vos 62 ans et seriez obligé de prendre votre retraite avec un taux minoré. Pour éviter cela vous pouvez cotiser de façon volontaire pour votre retraite, et devez en faire la demande 6 mois avant votre rupture de contrat. Cotiser volontairement vous offre la possibilité de ne pas percevoir d’indemnité pendant 1 an (coût 7 302 euros en 2020). Attention, cette solution n’est viable que si vous avez des ressources pour vivre sans percevoir de revenus ni d’indemnités chômage pendant 1 ans! A partir de 58 ans, vous demanderez vos droits au chômage. Pour ce faire, il faut remplir le formulaire Cerfa de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) suivant : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R45084
Règle numéro 4 : Avancer ou reculer son licenciement en fonction de sa durée d’indemnisation
Évidemment on n’a pas toujours le choix, mais si vous avez plus de 55 ans, vous pouvez être indemnisé par Pôle emploi pendant 3 ans (36 mois) et bénéficier ensuite de trimestres gratuits ou dits équivalents ou bien encore assimilés. Or, si vous avez moins de 55 ans, vous n’avez le droit qu’à 2 ans et demi d’indemnisation et si vous avez moins de 53 ans alors vous n’avez plus le droit qu’à 2 ans de chômage. Pour résumer mieux vaut être licencié a 55 ans qu’à 53 ans et mieux vaut être licencié à 53 ans qu’à 52 !
Mais le mieux, le graal si je puis dire, c’est que vous avez la possibilité de prolonger vos indemnisation chômage au-delà de 62 ans et cela jusqu’au taux plein. Les conditions sont les suivantes : vous devez être au chômage depuis au moins un an, en cours d’indemnisation à 62 ans, avoir été affilié pendant 12 ans à l’assurance chômage et disposer d’au moins 100 trimestres validés d’assurance vieillesse. En fonction de ces informations, vous pouvez négocier pour soit avancer ou reculer votre licenciement. Par exemple, si vous avez 60 ans, vous serez indemnisé 3 ans et vous pourrez profiter de la prolongation de vos droits. Une option qui ne sera pas possible à l’âge de 58 ans…En tout cas une chose est claire : si vous ou votre DRH ou votre employeur fait bien son calcul vous pouvez toucher jusqu’à 8 années de chômage avant votre retraite. Vous avez bien lu : 8 années de chômage.
Règle numéro 5 : Prenez votre retraite graduellement via le dispositif de retraite progressive
Vous pouvez, en fonction de votre marge de manœuvre, demander à passer à la retraite progressive. Pour ce faire, vous devez avoir au moins 60 ans et 150 trimestres validés et surtout être au forfait horaire puisque ce dispositif vous fait passer à temps partiel et donc au forfait horaire et non journalier. Ainsi pour un cadre il faudra donc modifier le contrat de travail pour passer sur un contrat a temps partiel exprimé en heures et devenir cadre tout en étant pas au forfait. Si c’est votre cas, vous pourrez toucher une partie de votre pension tout en travaillant à temps partiel. Ce dispositif nécessite deux démarches de départ en retraite : La première pour obtenir une liquidation à titre provisoire de votre retraite et la seconde quand vous partirez pleinement à la retraite. Lors de votre deuxième demande, le montant de votre pension sera réévalué en prenant en compte votre activité partielle, et ainsi vous n’aurez pas cotisé pour rien et surtout pourrez bénéficier de votre taux plein.
Une autre astuce ? Fonds à distribution de revenus : Comment obtenir 1500 euros par mois de revenus supplémentaires à partir d’un capital ?