Un bonus-malus pour inciter à travailler plus longtemps
Les régimes destinés à la retraite complémentaire mettront en place un bonus-malus à partir du 01/01/ 2019. Ceci afin d’inciter les générations nées à partir de 1956 à travailler plus longtemps.
Les salariés devront prévoir la mise en place, à compter du 1er janvier 2019 et pour les générations nées à partir de 1957, d’un bonus-malus pour inciter les salariés à travailler un an de plus une fois qu’ils ont rempli les deux conditions nécessaires pour partir avec une retraite à taux plein (âge légal et durée de cotisation).
Un salarié disposant de toutes ses annuités et qui prendra sa retraite à 62 ans, verra sa retraite complémentaire amputée de 10% par an pendant 3 ans, avant d’obtenir une retraite à nouveau à 100% à 65 ans.
En revanche, s’il travaille jusqu’à 63 ans, ce malus temporaire est annulé. Il bénéficiera même pendant un an d’un bonus de 10% s’il reste deux ans de plus en activité, bonus qui grimperait à 20% pour trois ans de plus et 30% pour quatre ans de plus. Il bénéficiera aussi de points supplémentaires puisque lorsque l’on travaille, on cotise et toutes cotisations sont génératrices de poins. Les personnes pouvant partir dès 60 ans (carrières longues) et celles devant travailler au-delà de 62 ans pour avoir toutes leurs annuités seront également concernées par ce système, qui s’applique au maximum jusqu’à 67 ans.
Dérogations au bonus malus: Ce système de décote épargnera les plus modestes des salariés qui seront moins perdants que les autres s’ils prennent leur retraite à 62 ans. Les retraités qui sont exonérés de CSG ne se verront appliquer aucun malus et pour ceux qui sont soumis au taux réduit de la CSG, la décote se limitera à 5% pendant 3 ans. Des dérogations sont également prévues pour les salariés handicapés (50% d’incapacité) et les aidants familiaux.
Une double sanction pour les salariés qui ne dit pas son nom: Par ailleurs, le texte prévoit une hausse des cotisations patronales via une augmentation de deux points du “taux d’appel”. Il passe de 125 à 127%. De quoi économiser 800 millions d’euros par ans. Les cotisations aux régimes complémentaires sont calculées via deux taux, le “taux contractuel” et le “taux d’appel”. Le premier ouvre des droits: plus on cotise, plus on engrange de points, plus la retraite sera élevée. Le “taux d’appel” n’ouvre en revanche pas de droits : même si on cotise plus, la pension ne sera pas plus élevée, ce qui permet de remplir les caisses des régimes.